Le journal d'une effectuation

Le Journal d’une effectuation
…en cours de rédaction…

Idées traversantes constitutives de mon travail d’artiste en tant que propositeur d’un monde autre

Quelques mots d’abord sur la terminologie journal, le mot signifie dans son acception courante, un registre où l’on relate les faits du jours donc, ceux-ci se lisent chronologiquement. Il est important de dire que le journal d’une effectuation s’il relate les faits survenus lors d’étapes de création dans leurs expérimentations, leurs théorisations et leurs conceptions perceptives captées comme des fulgurances et soumises à l’exercice de réflexivité ou quelquefois directement interprétées comme composition en temps réel, ne relate pas une chronologie mais propose un vas et vient permanent d’une captation à une autre, permettant au lecteur d’associer ou de dissocier, tel ou tel phénomène. Le temps dans ce journal serait un temps quantique où les réflexions arrivent et se déroulent dans n’importe quel ordre, il suffit juste de relier les paragraphes comme un ensemble de monades ; chacune contenant la totalité de la pensée potentiellement perçue mais n’en donnant que l’éclairage de sa substance circonstancielle, affective et temporelle en tant que captation perceptive d’une réalité plurielle. 

Les engagements de l’artiste sont-ils préservés du conditionnement ou corrélatifs à celui-ci ? une archéologie des savoirs plutôt que du savoir avec l’arkhé comme origine mais aussi pour ce qu’elle induit de grattage, cette nécessité à creuser qui permet de révéler puis de fertiliser l’idée, mettant en relation passé et présent, cet insaisissable qui disparait (derrière) à mesure qu’il avance sans pouvoir jamais se fixer. L’archéologue du sensible, en figeant le présent certes en fait du passé mais en permet aussi l’étude pour comprendre l’avenir.  …
…une énonciation subjective mais corréler aux bord de l’énoncé même, à ce qui fait l’histoire en tant que pensée universelle du moment… pour ma part je postule que l’épistémè appliqué ordinairement au savoir, même pluriel (les savoirs) doit étendre son champ analytique à la marche incessante de la poétique du monde. Une contextualisation géopolitique, économique, culturelle, scientifique et artistique profondément sensible[1] de la connaissance à une époque donnée[2], corrélée au mystère de la perception en tant que connaissance intuitive. Ce qui signifie l’acceptation de l’instable, du déséquilibre, du contingent comme fermant vivifiant d’une réelle connaissance reliée à l’impermanence, à l’incertitude , à l’errance dans son sens de voyager sans but précis autre que celui de se défaire afin de faire l’expérience de ce qui nous entoure (tous ce qui est au monde).

Sur le plan sociologique
Il semble opportun dans le cas de mon travail de recherche en observant les phénomènes liés à la création artistique, de formuler quelques constats pour en analyser les causes et les conséquences.
A propos de la visibilité, de l’accessibilité, de la légitimité et de la valorisation des œuvres d’arts. Nous constatons que ce sont les lieux institutionnels et le champ du marché de l’art qui lui est consubstantiel qui dictent leurs lois. 
Cette culture labélisée est régie par la société dite libérale de l’offre et de la demande dont elle est entièrement dépendante. Il est donc nécessaire pour le système en question (libéral) d’éduquer les futurs consommateurs afin qu’il ne sorte pas du moule, il s’agit de fabriquer « un prêt à penser culturelle » justement sans pensée, mais conforme à ce que doit être la création artistique moderne, c’est-à-dire normalisée, à la mode afin que le marché se développe. L’exercice étant de faire croire aux gens qu’ils choisissent librement l’esthétique du moment celle qui colle à leur temps. Cela nécessite donc « d’éduquer » le citoyen dès le plus jeune âge ; nous sommes pleinement dans la dictature du on heideggérienne qui répondra à l’offre de la société marchande dans l’illusion d’une liberté qui est une soumission par l’éducation comme on la trouve dans tous régimes totalitaires avec l’immense « avantage » pour les régimes démocratiques de savoir produire une société de contrôle capable « d’enseigner » une aliénation de masse tout en douceur et profondeur… le chaland en redemande 
Très difficile pour le lucide de combattre car on ne sait plus où est, ni qui est l’ennemie (voir B Noël interview n°3) 

Demande normée de l’institution avec son corolaire d’acteurs : collectionneurs, galeries, musées, fondations privées, lieux décentralisés comme les maisons culturelles de quartiers dont l’objectif est de montrer la relève, la bonne santé du tissu humain contemporain dans ce que j’appelle le tous artiste. Cette demande induit la possibilité pour l’artiste « professionnel » d’accéder à la reconnaissance et donc au financement de ses projets à venir, pour cela il doit proposer une offre correspondant au marché. L’offre de « l’artiste » est donc totalement dépendante de la demande mise en place par la société de consommation, le champ de l’art n’étant qu’un champ comme un autre afin de réaliser des échanges de types commerciaux dans le but de générer un profit. L’artiste qui cherche sa place, comme le jour des soldes le chaland cherche à être parmi les premiers servis afin de bénéficier de la bonne affaire, souhaite accéder à cette manne afin de prospérer, de devenir important idéalement célèbre …  Bien sûr, ici le relationnel, le look et le propos vendeur, sont déterminant, y-compris dans le paradoxe, le non-look étant aussi un look, comme le hors-courant peut-être un nouveau courant (voir l’histoire de l’art avec Dada pour exemple). Pour épouser ce moule une entière préméditation est nécessaire afin d’accéder à une possible visibilité conduisant au marché etc…
De cet état de fait découle un système boule de neige ; l’art devient profession, (plan de carrière, rentabilité, produits adaptés au marché…le marché est immense à commencer par l’ogre divertissement et le consumérisme généralisé qui le subsume à moins que ça ne soit l’inverse). 
Les réponses se voient dans la publicité, considérée aujourd’hui comme le plus grand champ d’activité à investir par les artistes (designer de tous poils : sonores, visuels, poètes de l’aphorisme marchant produisant les phrases tags qui appâteront le chaland…)
Nous sommes ici, bien installé dans la société de contrôle, au système bien huilé avec les écoles d’arts préparant aux « métiers » (arts visuels, sonores, numériques, destiné aux marchés du divertissement et de la publicité, les stratégies commerciales s’élaborent comme des algorithmes boursiers (voir les stratégies de management pour organiser et faire croître la côte d’un artiste à travers les enchères de ventes dans le marché de l’art) 
Ensuite existe ce qui a toujours existé, l’art comme nécessité existentielle, résilience, de l’hypersensible (voir Poète-pluriel) l’art comme expression créative, résistance à l’oppression, l’art que l’on qualifie d’engagé (comment peut-il ne pas l’être ?)  L’acte de résistance deleuzien ou l’exutoire pathologique de Dubuffet, dans cette catégorie, la valeur artistique des œuvres n’a rien à voir avec leur valeur marchande.
Ces œuvres autres ont un pouvoir politique[3] très fort si on considère leur impact du point de vue, vibratoire, émotionnel, transformant, qu’elles peuvent avoir sur ceux qui les rencontre. 
On voit que nous sommes en présence de deux catégories complètement différentes voire en opposition sans doute incompatibles…
On y retrouve l’éternelle confrontation entre l’oppresseur et l’oppressé, le riche et le pauvre, celui qui a le pouvoir et celui sur lequel il s’exerce…
la cupidité, la soif de domination ou de compétition (être vainqueur, gagner, et de fait soumettre à sa volonté, imposer sa volonté de puissance) pour les uns et le détachement spéculatif, l’intérêt idéaliste pour une autre façon de vivre ensemble basé sur l’échange (l’ouverture, l’écoute, la perception, le respect des différences et la conscientisation de leur nécessités fondamentales)  pour les autres.  Vision binaire, manichéenne pourrait-on dire, simpliste car la réalité est bien plus complexe nous dirons les biens pensants du pouvoir et leurs électeurs…
L’artiste devient « artruiste », une sonorité ingrate car autrui renvoie phoniquement aux truies, des animaux au demeurant sympathiques mais qui dans le sens commun ont fort mauvaise presse « …celui-là est un porc, celle-ci est une truie » dit-on pour signifier la vulgarité, voir la saleté de certains humains… ce sont des insultes humiliantes… j’aurai envi de dire mais pour qui ? car en changeant de perspective on peut considérer que  l’animal est humilié d’être comparait à ce type d’humain insultant qui ne respecte rien d’autre que sa propre personne à travers la puissance, de son statut lui permettant d’exercer son pouvoir sur aux truie. C’est peut-être pour ce son très dur que le néologisme garde sa pertinence fait de la singularité incontournable de l’artiste et de sa constante corrélation a un autrui débarrassé de railleries assonantes pour retrouver un sens bien veillant élargi au dasein-mitzein, et autres étants non pensant ou pensant à un niveau non encore appréhendé, une conscience, intelligence intuitive, sensation perceptive et transmettrice d’une autre forme celle que perçoivent entre autres les chamans et les poètes.
 L’artiste ou « artruiste » n’occupe pas de place, étant hors-jeu il est protégé de la partialité, il devient une énergie neuve non récupérable politiquement, un électron libre, une entité qui agit sans but, sans volonté[4], seulement régis par la nécessité, une conscience cosmique proche de l’énergie brute originelle (pas loin de ce que justement on traduit chez Schopenhauer par volonté en tant qu’élan irrépressible) de laquelle il se revendique quelquefois lorsqu’il est un acteur utilisant les mots, il peut aussi agir sans eux par d’autres langages car il s’agit toujours de langage, ou plutôt de métalangages qui, dans l’acte créatif ne s’adresse à personne c’est à dire à tous, il n’a pas un sens mais une infinité de sens, il est de fait adaptable à la sensibilité de celui qui le rencontre ;encore faut-il que celui-ci soit en mesure de percevoir non le message car il n’y en a pas, mais la potentialité de bâtir, de penser d’échanger autrement.

Dans ce registre on ne peut ignorer l’effet placébo culturel qui est très efficace,
La découverte des œuvres est rarement le fruit du hasard, souvent on ira voir telle ou telle exposition après avoir lu un article élogieux dans une revue « spécialisée » ou cautionnée par un média « culturel » grand public (télérama par exemple)  (crédible selon notre condition conditionnée)  de ce fait le visiteur hyper formaté aura  tendance à trouver l’œuvre bonne (dictature du on et conditionnement libéral) puisque ceux qui « savent » (les journalistes écrivant dans ces revues de prestiges) ont dit qu’elle l’était, certains par réaction la trouveront mauvaise (dictature du on encore) 
Comment réagir devant l’œuvre d’art, en dehors du conditionnement sociétal. 
Il est nécessaire de passer par un reconditionnement autre qui défait pour refaire en essayant de ne rien imposer qui ne soit de l’ordre de la perception « pure » du sujet, cela sous-entend une éducation entièrement repensée et ce dès le plus jeune âge. (jacquart 1999)[5]
L’accès à la liberté fondamentale qui est celle de la pensée, nécessite une refonte totale de notre culture, certain s’y sont essayés depuis les Grecs et certainement bien avant chez les Véda mais dans un passé récent je pense aux utopies de Proudhon et de Bakounine (« tant qu’il existera un homme privé de liberté (dans le sens fondamental) je ne pourrais être libre. »
Nos sociétés bâties sur la compétition ne peuvent répondre ni même amorcer un changement qui ne soit pas un leurre car aujourd’hui comme hier, tout est concours, compétitions on doit-être vainqueur oubliant que lorsqu’il y a un vainqueur il y a des vaincus donc des perdants qui seront bien souvent les futurs opprimés…Jacquard proposait dans son éloge de la différence d’en finir avec la compétition pour la remplacer par une collaboration de différences créant non une compétition mais une émulation au service de projets collectifs. Vivre ensemble dans cette perspective ressemble à un art participatif particulièrement efficace, à l’écoute holiste du monde (humain et plus qu’humain cf David Abram)
Une place existe alors pour l’artiste à la pensée nomade, (Glissant), ou les monades combinent leurs éclairages spécifiques pour illuminer des champs bien plus vastes vers une substance totale comprenant la totalité du monde, sans renier l’ipséité vibratoire que représente chaque artiste (poète-pluriel) en tant que récepteur spécifique… 
Cette place, qui est celle de ne pas en avoir, se situe sur une ligne déroulée à l’infini aux confins d’un horizon mental, là où les blessures de la vie terrestre, ouvrent pour les Bienarmés[6] à venir, d’autres voies sans bornes chevauchant un éclair, soufflant le vent du large ou surfant sur l’écume d’une mer éternelle.

Sur le plan chamanique
Il est maintenant important d’envisager la place de l’artiste non hors la ville, mais dans l’entre deux, dans cet espace médiant placé entre le monde moderne des humains et le monde fondamental de la nature. Je fais naturellement le parallèle avec le Tao qui attribue à cet « entre », la faculté à interrelier les deux forces constituantes de la vie et à les rendre par la même opérantes. Cet espace appelé souffle du vide médiant se situe entre le souffle yin (douceur réceptive) et le souffle yan (puissance active).
Le rôle du poète-plureil se définie aussi dans cet entre deux reliant permettant la circulation et l’équilibre qui en découle
Mais la tâche semble démesuré tant l’oublie est profond.
Oublie de l’origine, d’un monde relié ou les arbres nous enseignent comme le fait le vent, la pluie lorsque les nuages transporte la lumière la transforme et réunissent le temps d’une vision nourricière, le ciel et la terre qui semble s’unir pour nous montrer le chemin, la voie nécessaire pour se souvenir à un moment de l’histoire ou la technologie a pris le pas sur le vivant. …les premières nations ont sues conservé cette conscience et continue à essayer de vivre en harmonie avec les forces naturelle mais le monde contemporain très agressif a remporté pas mal de bataille… la poésie dans son sens large est consciente de sa mission-chaman, guider par son souffle de vie traversant, l’homme vers la nature car celui-ci a oublier ses origines et pense régner en maître sur un monde robotiser oubliant l’élément invisible qui permet au système de fonctionner. l’air et l’atman, le souffle qui permet la vie pour le végétal l’animal mais aussi le minéral par l’oxydation, allié à l’eau et à la chaleur-lumière du soleil il préside  aux transformations nécessaires (phosphate, azote, potasse) au fonctionnement de l’écho système. la pollution outrancière qui découle en grande partie du comportements cupide des sociétés dites modernes met en péril l’équilibre naturel.    La poésie contemporaine retrouve en quelque sorte sa fonction de médiatrice de l’époque romantique entre dieu et les hommes…seule la mission à changer , il s’agit aujourd’hui de conscientiser une humanité sourde et aveugle à la nécessité de retrouver nous origines , de respecter et de valoriser « la nature » qui est notre futur afin qu’elle soit encore notre avenir.
la poésie est à différencier du poète qu’on peut nommer la poésie reste une entité monade essentielle un vecteur un souffle de vie aussi important que le souffle du vide médiant du Tao permettant de relier l’humain à son environnement.  afin que l’argent pollueur physique et psychique ne gagne pas la guerre.
En ce sens elle peut et doit sauver le monde.
Conscientisation d’abord comme source d’action 
L’œuvre d’art est une arme efficace encore faut-il la libérer de son asservicement marchant de son dévoiement perpétré par la société de contrôle
Le poète reste un combattant solitaire capable de mettre en place les armes nécessaire à la victoire mais ce langage guerrier nécessaire doit être poétisé les métaphore doivent devenir des exutoire afin de permettre un positionnement responsable et nourricier faisons de demain un chant de lumière au service d’une harmonie faites de l’ensemble des « convives » toutes cultures et toutes ipséités confondu humaines et plus qu’humaines.
Relire Abram comment la terre s’est tue, je viens de relire Cheng (5 interrogations sur la beauté) je chemine toujours avec Aurobindo Eckhart, Husserl, Bachelard je pratique de nouveau la méditation expériencielle que j’avait un peu délaisser pour une méditation spontanée contemplative que je pratique en vacance (dans la vacuité du moi) avec ou sans instrument (violoncelle ou flûte de bambou)qui me serve de passeur mon corps-esprit étant au service d’une perception que le bois et les cordes transporte dans ma âme-chair

Qu’est-ce qu’une conférence opéra
Et quel en serait le thème ?
Le son bien sûr, une leçon de son vers une cueillette, celle de la leçon et l’écoute perceptive du monde, un « ici et maintenant » relié au passé et à l’avenir. 
L’utilisation de deux de mes concepts serviront de méthodologie à cette conférence
1)    Le choc-raisonance (comme résonnance de la raison ou de la conscience) 
2)  Le processus de mémoire qui y est corrélé.
Première interrogation quel est le premier choc, la première cause déclenchante de l’ensemble du processus menant à la vie ? le premier choc analysé est ce que l’on nomme le Big Bang ou (big bounce dans le cas d’un univers élastique qui se dilate puis se contracte) dans le premier cas le choc n’a pas de cause dont d’antériorité pensable car la pensée humaine ne peut concevoir un évènement naissant du vide absolu, mais peut-elle concevoir un commencement du temps et de l’espace en cet instant zero ? qui serait en quelque sorte non le début du concept temps et le début du concept espace, mais le début d’un espace-temps nouménal comme chose en soi en dehors de toute représentation.  Dans la deuxième hypothèse big bounce nous sommes dans une permanence un incréé donc sans début ni fin. Nous voilà bien avancé, toutefois il fallait le dire afin de relativiser la cascade du phénomène engendrant la résonance à partir du choc et l’apparition d’évènements collusifs dans cette résonnance engendrant d’autres résonances etc…
Afin d‘alimenter une mémoire qui gère la temporalité et aura la fonction de la présentiser car elle associe dans l’acte créateur une série d’événements, s’étant produit dans un passé plus ou moins lointain mais s’actualisant comme réveiller par des accidents en tant que phénomènes du présent. l’alchimisation qui aura lieu à travers le poète après agencement des passés (dépassés) en fonction de l’essence qui porte la mémoire (l’individu-artiste) donnant une interprétation ouverte (c’est- à dire elle aussi interprétable à travers un nouveau phénomène : l’œuvre d’art.
Dans ce processus tout ce qui est, descend ou provient du chaos originel, ce qui induit que tout existant est fait de poussières d’étoiles (V.Klebnikov, H Reeves) 
Quand est-il de la perception hic et nunc selon que l’on se trouve :au sud au nord à l’est à l’ouest, que nous soyons ouvriers, paysans, artisans, économistes,  théologiens, croyants, pratiquants, scientifiques, universitaires, ou artiste…l’éternel recommencement (big bounce aussi) ressemble chez l’humain à l’éternel retour, la loi du plus fort rencontre inévitablement la volonté de puissance, Le « devient ce que tu es » (Schopenhauer, Nietzsche) peut prendre bien des chemins, avec des sens bien différents ; prédéterminé à tenter de survivre… la volonté de puissance invite à l’exprimer comme élan de vie ou à réaliser le processus pour continuer à exister physiquement[7]. Alors qu’une autre voie plus poétique serait de devenir son essence en utilisant les niveaux d’existences chers à Spinoza. Les deux « projets » s’opposent, le premier renie la notion même d’éthique et prône l’individualisme, le déterminisme, la compétition (prédation ou volonté de puissance oblige), le second propose une élévation spirituelle qui ne peut se réaliser qu’au contact d’autrui (Spinoza, Jacquart…) cette démarche nous entraîne au-delà du corps, dans une poétique de l’existence en quête d’éternité, puisque l’essence nous dit Spinoza est éternelle.

La conférence-opéra serait nourrie de cette réflexion spinoziste et ouvrirait en partage à travers des effectuation créatrices filmiques, musicale, poétiques sur des propositions en forme de célébration. Celle-ci dévoilerait dés compagnonnages d’essence on y croiserait des portraits évolutifs des mots-clés des phrases tags, des aphorismes venant de poètes et philosophe anonymes  ou dont l’histoire à retenue les noms : V Khlebnikov, Spinoza, Deleuze, Nietzsche, Bourdieu, Jean Rostand, Jacquart…pour le jazz  Sam Rivers Cecil Taylor, J Coltrane, A Ayler, E John… avec barre Phillips et John Surman pour l’entre deux, avec Scelsi Xenakis, Lachenmann, Ligeti pour le contemporain avec les figures du mouvements : Merce Cunningham, C Carlson, Decroux Alvin Nicholaïs, Murray Louis, M Eks avec Guillem (smoking no smoking), pour le visuel Tapiés, Chillida, Richter Kieffer, Hartung, Pignon Ernest sous le regard de Caravage et de son homologue contemporain le cinéaste Tarkovski.
Un synopsis pourrait conduire un cheminement comme état territoire dont l’essence poétique évoluerait avec le temps et l’histoire. Le recueil Ma part de jazz[8] pourrait en être le fil conducteur indiquant les direction ouvrant sur des narrations poétisées qui visiteraient l’intériorité du poète-pluriel à travers son récit de vie magnifiant les compagnonnages de chair ou d’âme par-delà la chronologie dans un trans-mental, un outre-langage surfant sur les mots-sons à travers la poésie concertante qui dévoilerait dans sa « multiplicitude » la création imaginale et sonore émergeant des textes ou métatextes dans l’effectuation plurielle ; le lien systématiquement recréé soulignerait l’importance fondamentale de ne pas dissocier la pensée, de l’action qui traverse les êtres, dévoilant et magnifiant l’élément qui les a engendré. L’omniprésence du vent, souffle d’air, respiration totale ou de la pluie qui forme les rivières et désaltère nos vies, nous rappelant qu’elles viennent de l’eau qui habite, nourrie et participe de notre chair.
Le respirant-respiré…le regardant regardé…l’écoutant écouté rappelle Abram ® et Merleau-Ponty …des miniatures célèbrent par l’image, le texte et le son, le bio, le géo …que les appeaux détournés convoquent. nos frères volants et leurs chants polyphoniques, comme les gouttes d’eau composant des rythmes en perpétuelles transformations ouvrent sur une méditation totale permettant un ressourcement nécessaire à nos urbanités oublieuses. Le bambou de flûtes monodiques imite les gouttes d’eaux, leur organisation orchestrée à la manière des musiques pygmées Aka, ouvre un chant du monde… (sonographie 2 sol seul sol ère an dans danse…)
Dire la nécessité de se reconnecter en se séparant de la société du spectacle et du divertissement non se détourner ensemble mais se recentrer ensemble dans l’épaisseur et la magique e la substance pleine spinosiste ici tellement humain et plus qu’humain (D.Abram)  et non trop humain car le terme retrouve son sens « substrique » d’humus terreau engendrant le futur.
Protégeons donc les cultures première tout en célébrant le tout monde de la différence et de la complémentarité invitons Glissant à la table du banquet.
Créolisation glissant de l’âme par son côté lumière, une potentialité pour un changement radical dans le sens de la fable d’Albert Jacquart la deuxième hypothèse énoncée dans son interview à propos du travail. Un changement radical comme le Zaratoustra de Nietzsche mais pas l’avènement du surhomme ni un regard sur l’humain, trop humain mais du juste humain d’une juste humanitude 
Pas l’homme augmenté de la robotique pour une « immortalité ». mais une « homgmentation » de la part d’éthique  vers un partage des singularités, afin d’apprendre ensemble une évolution, un plus de liberté dans une totale fraternité sachant que la différence par son émulation productrice de participation active est le seul horizon lumière capable d’engendré une réelle égalité poétique[9].  La technologie au service de l’humain et la société idéale au service de l’école afin de préparer la fraternité d’un monde autre. La disparition de la société de contrôle est un préalable à toute avancé sociale véritable. 

    
Système Créatif Analytique de Déroulement Phonatoire (SCADP)
Scintillation fan tome à tique courbe travers-sais trans port t’es   transe maitre   c’est mettre en mission  le fait même de mettre à l’essai le maître  allez fait de l’effet mère et (là un bris en Brisset c’est brisé) Brisset comme un bris c’est ébréché … Brisset cet ébréché qui émiette l’atome phonique quand jean pierre grenouille salle son en gramme ère (de l’étant c’est-à-dire de l’être sort la grenouille fétiche de J.P Brisset qui de son étymologie phonique rédige dans le son sa leçon de grammaire comme leçon de son.

Ainsi dans la phrase : La biche aime son faon, un oiseau trans porte m’aime son âme M    même son n’a âme son dé joué fer épars pillé  son fer offert qui compose le mots s’atomise en tant qu’il s’éparpille  les part du mot pillaient ne lui appartiennent plus mais elle ne sont pas tienne même à part  est par l’hameçon sonne son fan sa fente home, un homme à tics l’allume el là lue mit y erre  car le son  hameçonne son fan tomme fente home à tic    là lu me y erre donc brille en  transe mission l’amour du M  n’aime pas la lettre qui la suit et l’oppose en laine c’est-à-dire en  N   la passe ne passe pas singer … ne pas singer le pas …même à jet …le pas de  de passe âgé   haut pas sage en ré vais rance  en révéré en référer fait rai veut rit de tous et de toutes les fans te home   
 la lu  me y est  r  pas  ce pas  se passe entrant ce mis de se ion même ne m’aime pas ça je mens son je  mensonge errement jamais jamais  je  ne m’en    jeunement jamais

l’allume hier entrant se mission  y mer si veut  passe à jets de pas si on
une langue traversé résonance  inversée en la ré zon faits en un horizon mental

là tonne faune  la tome faux nique   l’atonique  automnique artophonique 

corset en somme               corps sans    organes-son atone     en faut  nie la faune atomophonique somme du son et de l’atome.

Synthèse textuelle :
La scintillation fantomatique mallarméenne voyage par la transe dans un univers courbe il trans met il trans ferre (de ferrer c’est-à-dire : âme son née pour pêcher le poème) et mettre c’est aussi être maitre du temps et de l’espace ici et maintenant pour une vérité intuitive qui perce le voile de maya qui couvre l’apparence…effet de l’éphémère un bris en Brisset c’est ébréché en atome phonique quand Jean Pierre grenouille salle son de gramme qui erre dans le son

A propos du poète-pluriel et du contrepoint de formes comme proposition perceptive multisensorielle
Bergson (Le rire)
A la question quel est l’objet de l’art, Bergson répond : la révélation (de la nature) mais le problème c’est que cette révélation se fait toujours par un bout c’est-à-dire par un de nos sens. Pour lui, n’y a pas de poly-artiste ni d’omni-artiste et si nous pouvions révéler la nature par l’ensemble de notre sensorialité alors nous serions tous artiste chez Schopenhauer il y a quelque chose de semblable nous dit Michel Guerin.
En considérant cet énoncé : il n’y a pas de omni-artiste, pas de perception multisensorielle possible (car si c’était le cas nous serions tous artiste).
Plusieurs réaction me semble importante la première c’est qu’il s’agit ici de l’artiste académique traditionnel musicien, poète peintre sculpteur puisqu’on nous parle de musique avec Monteverdi, Mozart ou Debussy  ou de peinture avec Michel Ange, Vélasquez ou Cézanne…et l’œuvre passant par un médium spécialisé (tableau, livre, pièce de théâtre, concert…) toutefois même dans l’art académique ou officiel il existe des croisements ,des syncrétismes que l’on trouve déjà chez les grec avec le théâtre qui gère le mouvement, le chœur,  l’orchestre, et le texte à travers une mise en scène unificatrice, vers la fin du xvi° avec la formation de la camerata (académie) commence une véritable recherche pour mettre ensemble l’histoire et la musique, le chœur l’orchestre et la danse. En 1607 Orféo  de Monteverdi est le début de ce qui deviendra  l’opéra une forme transversale ou le texte, la musique, l’orchestre puis la danse, la scénographie sont mise ensemble dans le même lieu et dans le même temps pour servir un projet artistique qui s’adresse à plusieurs sens à la fois.
Toutefois il est vrai que comme pour le cinéma au XX° il y a un dominant que ce soit la musique pour l’opéra ou l’image pour le cinéma, les autres médias étant au service de…  leur fonction étant de valoriser la forme mère, ils ne sont pas autonomes.
Donc pour produire une œuvre sollicitant la totalité des sens il faut un nouvel « artiste » (non une communauté d’artiste travaillant ensemble) mais un artiste autre (poète-pluriel) qui maitrise sa singularité plurielle, qui travaille autrement en tant qu’il a développé une perception multisensorielle. Cette perception nécessitera une technique spécifique afin qu’elle puisse nourrir un autre type d’œuvre qui ne croise pas qui ne superpose pas mais qui donne à voir à sentir et à entendre différentes esquisses d’un même objet (l’œuvre d’art) sous plusieurs points de vue mais également plusieurs point d’ouie ou de lectures « compréhensible » de textes nécessairement poétisés.

En quoi le CDF est-il différent de la transdisciplinarité ? 
Présente dans l’opéra moderne par exemple ou certaines œuvres filmiques ?
Pour qu’il y ai CDF il faut que les champs artistiques présent en tant que formes sonores imaginale et textuelle soit traité contrapuntiquement c’est-à-dire qu’elle se positionne les unes par rapport aux autres sans perdre de leur autonomie mais en créant in fine une nouvelle forme naît de cette coexistance » dynamique ainsi le textuel ajouter au musical ajouter au visuel donnerait un autre forme insoupçonnée qui serait différente de la superposition, qui n’aurait rien à voir avec la somme mais qui ouvrirait un champ nouveau incarné dans le cas concertisé du processus que le poète-pluriel en acte proposerait en partage ou imaginé par celui qui rencontre l’œuvre, dans le cas d’une installation, le visiteur choisissant ses points de vues, d’ouïes mais aussi ses lectures et ses associations (par son propre déplacement révélant ainsi des « esquisses » autres ) voire dans ses retraites (s’assoir à la table pour participer de sa propre perception révélée)  






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[1] Sensible est ici employé dans tous les sens du terme
[2] Celle de l’énoncé.
[3] Dans le sens Grec du terme (organisation de la citée)
[4] Au sens de libre arbitre, vouloir décisionnel
[5] L’avenir du travail (consulté à d’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=_tru7cOEle4&t=995s)
[6] Bien armé ou Mallarmé (Stéphane)  pour un langage-monde Glissant (Edouard) Une langue toupie barthienne, elliptique en Luca (Ghérasim)  où en boules orphelines de son-Parent (Jean-Luc)
[7] Ce que Schopenhauer appelle volonté
[8] Mon dernier recueil de prose poétique
[9] Egalité poétique : liberté pour tous et devoir de mettre sa singularité au service des autres.

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