L’œuvre participative comme esthétique de la république
Cinq questions fondamentales sur la participation en art
Essai théoriqueL’efficacité sociale et politique
Art et institution :
Avant d’aborder la question de l’efficacité sociale et politique de l’œuvre participative, il est nécessaire de clarifier quelques points fondamentaux. Je souhaite faire le distinguo entre l’art tout court et l’art institutionnel, celui des musées, des galeries, des collectionneurs, lié au marché de l’art. Lorsqu’on parle d’art, on sous-entend l’art labélisé par la société de consommation et adoubé par l’institution culturelle. C’est comme cela que tout un chacun participe à la séparation entre deux cultures : l’une noble, qui appartient à ceux qui savent de quoi ils parlent, parce qu’ils ont reçu l’éducation et de ce fait sont en quelque sorte autorisés à cette parole, et les autres qui ne savent pas dire parce qu’ils n’ont pas appris à voir, et sont condamnés à une sous culture appelée populaire pour ne pas dire vulgaire. Pierre Bourdieu (1972) démontre avec pertinence cette réalité sociale dans son entretient radiophonique (Les nuits de France culture) et dans son livreL’amour de l’art (Bourdieu, Dardel, 1966).
Pourtant, si on interroge le mot art à la lumière de son étymologie, c’est à dire : talent, habileté, à faire de l’harmonieux, cela nous renvoie à l’esthétique, à l’équilibre des formes et des sons que l’on appelle communément la beauté. Dans le bon sens populaire, ce qui est beau est ce qui plait au plus grand nombre. Toutefois, au XX siècle, avec Marcel Duchamp, l’art change de statut. Il devient ce qui est produit ou qui émane d’un artiste. Est artiste, de fait, celui qui peut persuader les autres (ses pairs et le marché de l’art) qu’il en est un. Cette définition est loin de faire l’unanimité car la vulgate populaire considère l’art contemporain comme une fumisterie. On entend très souvent les gens du peule dire : « ça c’est de l’art contant pour rien ». J.P Brisset y retrouverait son étymologie sonore.
Cependant, une certaine partie des classes moyennes ou favorisées, adhère et spécule, entretenant le marché de l’art ou y participant. Plus que jamais une question se pose : l’art, à quoi ça sert ? Si jadis on pouvait répondre : l’art est beauté et en affinant la perception des sens, la beauté nous aide à vivre ; que dire de l’art institutionnel lié au marché de l’art qui sert des intérêts financiers en générant des spéculations ? Nombre de collectionneurs voient dans l’acquisition de l’œuvre d’art, non l’assouvissement de leur désir pour la beauté de celle-ci, mais plutôt, pariant sur la côte montante de l’artiste, une autre manière de réaliser un placement spéculatif. Pourtant si on se réfère à Gilles Deleuze, la fonction de l’art est de produire des actes de résistance. L’artiste est donc un résistant et lorsqu’il fait œuvre, il s’oppose à une domination, à un pouvoir. L’acte est donc profondément politique, dès lors, il semble difficile d’évoluer dans le marché de l’art et de prétendre à cette posture de résistance.
Axes théoriques :
Après cette introduction nécessaire, on y lira, l’œuvre participative que je propose, comme un paradigme né de la nécessité perceptive d’un créateur opérant dans le domaine de l’art en tant que singularité partageable, et ayant la capacité de convaincre les instances politiques et culturelles, pour l’effectuation de son projet. Ainsi, l’artiste devient par le concept qu’il met en œuvre, un vecteur important au service d’un acte social éclairé, auquel il aura à cœur d’insuffler une éthique. Le résultat recherché relève de la transmission. Celle d’une perception affûtée, permettant une conscientisation permanente des phénomènes qui nous entourent et mettant en avant la nécessité de valoriser nos différences pour un mieux vivre ensemble.
L’art au service de la société dans une démarche concertée entre l’artiste et les instances politiques organisatrices de la vie sociale.
Je prendrai pour exemple Poésie mode d’emploi, comme paradigme d’une célébration ; celle du mariage de l’art et de la politique que j’ai imaginé, avec comme vecteur, une œuvre participative s’étalant sur une année et touchant toutes les strates de la cité ; ici, une petite ville des Cévennes d’environ 3000 habitants. Pour l’effectuation des différents concepts qui caractérisaient ce projet, j’ai pu avec l’appui du Ministère de la culture, convaincre les instances politiques de la ville de Bessèges[1], puis les élus et les techniciens culturels du département et de la région Languedoc Roussillon. Il s’agissait de mettre en œuvre une façon poétique du vivre ensemble. La poésie textuelle, imaginale et sonore proposée, était une posture sensible au contact de l’œuvre d’art performative, basée sur l’écoute de l’autre dans la conscience de l’environnement naturel et périurbain qui caractérisait la ville. Nos interventions préparatoires se sont donc faites dans les lieux de transmission des savoirs (écoles primaires et collèges), dans le milieu associatif, auprès de l’ensemble des commerçants ainsi que dans les maisons de retraites.
Les objectifs étaient de redéfinir à travers la posture poétique, les rapports que les habitants du territoire entretenaient les uns avec les autres. Dans cet exercice nous avons rencontré une réelle écoute de la part des enseignants qui sont peu à peu devenus des partenaires au plus grand plaisir des élèves. Nous avons mis en œuvre des émissions de création radiophonique hebdomadaires où les enfants proposaient aux anciens[2] des maisons de retraite, des poèmes-portraits intergénérationnels qu’ils avaient réalisés à la suite d’ateliers d’écriture que nous avions initiés. L’enfant écrivait un récit en prose et/ou en versification libre à propos d’un ancien qu’il ne connaissait pas. Seul le nom, le prénom et le lieu de naissance de la personne dont il dressait le portrait lui étaient dévoilés. Ensuite, lors des diffusions radiophoniques, les enfants-poètes lisaient leurs réalisations pendant que dans les maisons de retraites, les anciens réunis autour d’un gouter écouter la radio. Ils découvraient alors le son de leur ville, de leur prénom et de leur nom. Les phrases peu à peu engendraient une fable réinventant une histoire de vie qui de fait, devenait un peu la leur. Dans cet acte artistique, les anciens qui pour la plupart n’avaient plus de liens relationnels avec leurs familles s’étaient en quelque sorte sentis adoptés par les enfants-poètes actifs de ce processus…après un an d’ateliers ouverts, touchant toutes les strates de la cité, nous avons organisé un événement appelé Festival international de poésie de Bessèges où pendant une semaine les habitants ont été témoin actif d’une création collective mise en scène sur la totalité de la ville et de ses environs (ponts, rivières, bois, aires de jeu, maisons de retraite, écoles, collège, usines, commerces…).
Plusieurs danseurs, concertistes, poètes, chanteurs, tous improvisateurs chevronnés de renommée internationale avaient tenu à être présent. Ils se sont mêlés aux habitants pour réaliser des architectures compositionnelles, scénographiques, chorégraphiques, orchestrales et poétiques, une sorte d’opéra nomade de 72 heures bâtit sur un schéma compositionnel gérant l’espace et le temps et dont le patrimoine de la ville était le décor. Toutes les strates de la cité ont participé à cet évènement qui a commencé par le largage du haut d’un des ponts de la ville de « bouteilles à la mer » enfermant des poèmes-drapeaux réalisés par les enfants des écoles situées en amont de la rivière. Les collégiens ont clôturé une action, sur l’archive et la trace, préparées en collaboration avec les professeurs d’arts plastiques, en déposant une centaine de chaussures, sur le parcours de la visite, permettant aux promeneurs, de découvrir un acte artistique spectaculaire. Ainsi danseurs, musiciens et Kayakistes, poètes nomades des eaux, portés par la force du courant, accompagnaient l’événement jusqu’au lieu de réception des « bouteilles à la mer », situé en aval. Les enfants des écoles du bas de la ville réceptionnaient, ouvraient les bouteilles et fixaient les poèmes-drapeaux sur des cordelettes avant de les hisser au sommet d’une trentaine de mats de bambou, préalablement installés dans la rivière par le service technique de la ville. Une installation de type land art surgissait presque spontanément de ce parcours aquatique et devenait l’emblème représentatif du festival.
L’art Paradigme social
Dans ce type d’événement, l’œuvre participative permet un questionnement profond des phénomènes sociaux et une autre façon d’envisager le vivre ensemble.
La valorisation de la différence, l’écoute active sans préjugé, la mise en commun des particularités de chacun comme : le handicap, l’âge, la culture, l’identité (sans distinctions de sexe ou de genre), tout comme la fragilité existentielle qui fait la singularité des êtres, étaient considérés dans leurs potentialités positives.
En ce sens, l’artiste dans sa faculté à produire du rêve fraternel, concrétisable et partageable participe activement à l’amélioration de situations sociales complexes.
Bachelard rêvait d’une organisation idéale où la société serait au service de l’école et non l’école au service de la société. L’artiste dans son acte participatif est le médiateur idéal d’une telle mission.
L’Œuvre participative a le potentiel de changer le monde. Dans cette expérience, elle a permis à certains de retrouver une place et par la même, un nouveau sens à l’existence (immigrés, handicapés, personnes âgées des maisons de retraite) mais aussi solitudes ordinaires qui en participant ont pu devenir ou redevenir des offrants. Réapprendre à donner est une merveilleuse expérience. Le don d’un peu de sa différence et de son histoire, que l’on offre aux autres, redonne la conscience de l’utilité de rester vivant.
Bien que dans cette expérience la totalité des habitants a été d’une manière ou d’une autre, à un moment donné impliqué dans une action artistique participative, la réussite de cette expérience ne se mesure pas au nombre de participants mais à la qualité de sa mise en œuvre, à partir d’une problématique préalablement définie.
Panthéon poétique
Les artistes les plus pertinents par rapport à l’éthique de ma démarche sont ceux qui font de l’art participatif sans le nommer. Je pense à l’œuvre de Tàpies qui en questionnant le médium peinture, en proposant un matiérage relié à la vie naturelle ou urbaine, invite une réelle participation du visiteur à appréhender le monde dans lequel il est, et à le confronter au monde de l’art. Ce questionnement ouvre des passions puisque bon nombre de « révélés » par la démarche profondément artistique et politique de l’artiste, vont eux-mêmes dans le silence de leur lieu de vie s’adonner au questionnement que permet la mise en relation d’objets ou de signes chargés de sens, en les réunissant sur la toile ou en agençant des « sculptures- dispositifs » sur leur table de nuit ou leur commode qu’ils font évoluer en fonction de l’humeur et des contingences du moment. En ce sens, l’œuvre de l’artiste permet un mieux vivre du « révélé[3] », qui devenant son propre alchimiste du sensible, pratique une archéologie créative, une poétique du temps et de l’espace, faisant de sa maison un musée et de sa vie une œuvre d’art. C’est la plus belle efficacité d’une participation silencieuse que permettent les « œuvres fortes », qui sont toujours vectrices d’une transmission secrète qui se fait souvent à l’insu de la personne sur laquelle elle opère. J’ai choisi Tàpies[4] pour la puissance et l’éthique du processus et non Duchamp, qui avec le ready-made pourrait susciter des émules anonymes en plus des innombrables disciples qu’il a engendré à travers les écoles d’art. Mais dans ce modèle, toute poétique est absente du processus et ne peut nullement accompagner une vie car le concept de ready-made représente pour les gens du « peuple[5] » une négation même de l’art. Je parle de l’art qui aide à vivre, qui donne accès à la beauté en affûtant la sensibilité, celui qui poétise l’âme et qui concourt à l’éthique dont la société contemporaine oublie le sens et la nécessité. Le tour de passe-passe, et la confusion que le ready-made engendre fait du profit un maître mot dont la société libérale est le système idéal pour l’exercer sans retenue.
Je citerai également dans mon panthéon poétique deux artistes sonores. Le premier est John Coltrane[6], un musicien de jazz populaire. Sa position de déclencheur de pratiques musicales reliées à une éthique forte, engendre une participation directe dans le rapport auditeur-improvisateur, suscitant chez le premier la conscience de la nécessité de l’acte improvisé et de sa résonance qui déclenche la passion nécessaire d’une musique exutoire d’injustices accumulées. Le second, John Cage[7], est un compositeur, interprète, théoricien, qui propose une participation totale pour un monde sonore en perpétuelle transformation, et/ou l’auditeur révélé devient compositeur de ce qu’il écoute, les deux exemples ayant une application pédagogique forte pour l’écologie sonore et la musique élargie. Le champ de leur musique s’étend à la sociologie, l’histoire, la philosophie, révélant la nécessité d’une éthique et l’importance de la différence dans le processus de création. Celui-ci peut susciter une forte participation et ouvrir sur la production de créations collectives où chacun participe par sa singularité à la réussite d’un projet commun. Une leçon de méthodologie sociétale pour un mieux vivre ensemble. Une société plus efficace qui donnerait sa place à chacun et prendrait en compte la force des différents moments de la vie (de l’enfance à la vieillesse). Un chemin d’état comme autant d’énergies en transformation dont la spécificité est nécessaire au collectif. Dans la projection de cette société autre où l’éthique occupe une place déterminante, l’art en général et l’art participatif en particulier accueille et réintègre dans la vie sociale, les êtres mis en marge par l’accident, la maladie, l’anomalie génétique ou le handicap. Leurs différences n’étant pas considérées comme un fardeau mais comme des énergies frontières dont nous avons besoin.
En conclusion, l’art participatif a une réelle efficacité politique et sociale si son action résulte d’une décision concertée entre l’ensemble des partenaires. L’artiste, par sa faculté à percevoir et à inventer des concepts est le mieux placé pour proposer et pour mettre en œuvre dans une démarche holistique, un processus créatif pertinent capable d’apporter des solutions nouvelles aux problèmes de société.
Artistes et penseurs associés à propos de la bibliographie utilisée
Le philosophe Gilles Deleuze (1925-1995) qui avait la particularité d’être un réel transmetteur, un passeur de savoir doué d’une pédagogie claire, offrait au plus grand nombre le partage de l’expérience philosophique[8]. Sa pensée à propos du style et de l’art comme acte de résistance, participe activement à ma réflexion. Le biologiste Henri Labori (1914-1995) est un médecin, chirurgien, neurobiologiste, éthologue et philosophe. Son livre Eloge de la fuite est un ouvrage qu’il m’arrive d’utiliser dans mes projets. Albert Jacquart (1925-2013) biologiste, généticien et essayiste français, spécialiste de la génétique des populations met en avant la valorisation de la différence et corrobore ma réflexion. L’artiste devra trouver les moyens d’appliquer ce constat à toutes les différences (biologique, culturelle, psychologique…) pour entrer dans un humanisme relié à l’environnement, nécessaire à la mise en place de l’œuvre d’art participative. À la question : l’artiste peut-il proposer d’autres voies capables d’améliorer certaines situations sociales qui n’ont pour l’heure pas trouver de solutions satisfaisantes ? Gaston Bachelard (1884-1962) philosophe français des sciences de la poésie et du temps, est en bonne place pour amorcer une réponse. Je convoque aussi dans ce concert de penseurs et d’acteurs actifs de terrain : Boris Cyrulnik (1937), à propos de l’empreinte génétique et affective sur le comportement et les blessures de l’enfance, vers une psychologie éclairé par la neuropsychiatrie ; Roland Barthes (1915-1980) pour la conscience de la force du langage, et des signes et sa proposition de langue détournée à la rencontre d’une littérature sublimée ; les expériences du psychanalyste philosophe Félix Guattari (1930-1992) à la clinique de Laborde, pour sa remise en cause systématique de tous les pouvoirs et des places qui leurs sont consubstantielles. Le peintre sculpteur et plasticien Jean Dubuffet (1901-1985 ) avec ses ateliers participatifs d’art brut en milieu hospitalier, à la recherche d’un art débarrassé de la culture ; L’engagement et la poésie du philosophe Jacques Dérida (1930-2004) qui retourne les mots et élabore de nouveau concepts proposant une posture d’humilité salvatrice, ouvrant la réflexion sur la pertinence de la non signature des œuvres ; Claude Lévi-Strauss (1908-2009) au sujet de la nécessité de l’environnement comme ferment de cultures, comme rituels créatifs participatifs à travers les mécanismes qui régissent politique et société. Et enfin Pierre Bourdieu, sociologue engagé contre le formatage et la soumission fut-elle librement consentie. « L’école comme le musée, censure, légitime et consacre »
Postlude
Chaque artiste devrait s’imprégner de ces quelques paroles de Pierre Bourdieu avant de se lancer dans l’aventure de l’œuvre participative :
« L’image donne l’illusion qu’elle est intelligible à ceux auxquels elle s’adresse, mais les gens ne voient que ce qu’ils peuvent voir en fonction de leur culture […]. L’art de voir n’est pas naturel, il est acquis […]. Peut-on le donner à tous ? Question difficile, car savoir un peu, c’est recevoir le conditionnement permettant de respecter l’art comme émanant du sacré. Ce qui a pour résultat une allégeance à ceux qui par leur éducation et/ou leur fonction, disposent pleinement des codes. Une fois encore, nous retrouvons au sujet de l’art le rapport dominant dominé […] L’éducation est une censure par conditionnement […] Le musée est important pour ceux qui y vont, dans la mesure où il leur permet de se distinguer de ceux qui n’y vont pas. »
Conscient de cet état de fait, l’artiste devra essayer de changer progressivement les choses en transmettant une faculté réelle de percevoir. C’est par la mutualisation des singularités créatives de chacun, pour la réussite d’un projet commun, que commence l’apprentissage de cette qualité fondamentale. Pour parvenir à une réelle efficacité sur le terrain, artistes, politiques, techniciens de la culture et associations socioculturelles doivent œuvrer ensemble.
Quelques énonciations :
Résonance n°1
Quelques pistes ou réponses à propos de Participation de Jean-Pierre Cometti :
L’art participatif est une tendance correspondant à une période sociale.
-Toute œuvre est participative lorsqu’elle est appréhendée, regardée, écoutée, sentie.
- La participation active peut relever de l’illusion d’une action valorisante ou d’un divertissement.
-L’esthétique relationnelle qui en résulte doit être analysée.
-Les modèles sont pris dans l’art institutionnel, or, il existe un art non conventionnel, plus audacieux, plus libre qui émane des artistes. Dans notre réflexion il est important de ne pas les oublier.
- L’artiste est celui qui consacre sa vie à produire des œuvres d’art quelle qu’elles soient. La première de ces œuvres, est sa vie. Elle sera participative s’il trouve les moyens de médiation idoines pour en partager la créativité.
-Pour qu’une œuvre soit « efficace », il faut qu’on puisse l’identifier et qu’elle opère dans une certaine durée. Confondre la vie sociale et l’art est dangereux, car l’exercice provoque inévitablement : dispersion, diversion, inflation, dilution… ce qui a pour effet une perte de visibilité donc d’efficacité. Le recueillement[9] est nécessaire à l’appréhension de l’œuvre d’art, si on souhaite qu’elle interagisse avec ceux qui la rencontrent. Sa fonction ne peut-être que de l’ordre de la transmission ; celle d’une sensibilité aiguisée ouvrant sur la « culture » : cultiver son jardin intérieur, son esprit, son âme, son corps afin que de futures moissons soient rendues possibles. Nous sommes dans une logique d’apprentissage du sensible dont l’œuvre d’art participatif serait le vecteur.
Résonance n° 2
À propos de Hospitalyty (Thomas locher conversation avec Béatrice von Bismarck).
Proposition hospitalité[10] : … inviter ses voisins à un apéritif pour une soirée d’art poétique…
L’artiste demande aux locataires quelques objets ayant un rapport au temps (vielles photos par exemple) qu’il agence ou mélange au grès du geste du semeur en amont ou pendant l’action poétique avec quelques vieux livres de son choix.
Lors de la performance, tout un chacun aura loisir de ramasser au hasard (guidé par sa nécessité), quelques pages ou photos, voire quelques mots jetés par les participants. Déambulant au milieu du sol imprimer de livre en jachère ou de livre d’hivers ou de début d’automne ils pourront en faire lecture morcelée en sautant de page en page ou en utilisant un mode d’emploi explicité au début de la performance) …
Bibliographie :
Bettelheim, B, (1998). La forteresse vide. [Document audio]. Consulté à l’adresse
https://www.youtube.com/watch?v=fLi34_aFbwI
Bachelard, G. (1957). La poétique de l’espace. Paris : Presses Universitaires de France.
Barthes, R. (1970). L’empire des signes. Genève : Albert Skira
Bakounine.M. (1965). La liberté. : Paris : Jean Jacques Pauvert.
Bourdieu, P. et Dardel, A. (1966) L’amour de l’art Paris : éditions de minuitBourdieu,P. (1972) Interview, Les nuits de France culture. [Document audio]. Consulté à l’adresse: https://www.youtube.com/watch?v=OevMJyOrPGk&t=1524s
Cometti, J.- P. (2012) Art et facteurs d’art. Ontologie friables. Rennes : PUR. Cyrulnik, B. (1983). Mémoire de singe et paroles d’hommes. Paris : Hachette Littératures.
Deleuze.G. et Parnet.C. (2008). Dialogue. Paris : Flammarion.
Deleuze.G. (1980-1981). Spinoza. [Document audio]. Consulté à l’adresse: http://www2.univparis8.fr/deleuze/rubrique.php3?id_rubrique=6
Deleuze.G. (1981) les 3 niveaux d’existence chez Spinoza. [Document audio]. Consulté à l’adresse: http://www2.univ-paris8.fr/deleuze/
Derrida, J. (2012) Pardonner L'impardonnable et l'imprescriptible. Paris : Editions Galilée.
Deleuze, G. (1988). Le pli -Leibniz et le baroque. Paris : Les Editions de Minuit.
Deleuze, G, et Guattari, F. (1972/1973). L’anti Œdipe. Paris : Les Editions de Minuit
Derrida, J. (1996). Le monolinguisme de l'autre. Paris : Editions Galilée.
Derrida, J. (2006 ) Le don. Derridex index des termes de l’œuvre de Jacques Derrida. Consulté à l’adresse: https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0602221050.html
Dubuffet,J. (1971). l’Art brut. [Document audio]. Consulté à l’adresse: http://www.dubuffetfondation.com/popup_videoplayer.php?lang=fr&video=z5vi1
Jacquard, A. (1978). Eloge de la différence. Paris : Seuil.
Laborit, H. (1976). Eloge de la fuite. Paris : Galimard.
Lévi-Strauss, C. (1984). Triste tropique. Paris : Plon.
Locher,T. Conversation avec Béatrice Von Bismarck, B. (2013) Art Exhibition and Hospitalyty. Berlin: Sternberg press.
Tàpies, A. (2013) pintando en su taller.[Document vidéo]. Consulté à l’adresse: https://www.youtube.com/watch?v=PeNPxlGvdQQ&t=9s
[1] Petite ville des Cévennes située à une trentaine de kms au nord d’Alès
[2] J’emploie ce terme pour définir des personnes retraitées, retirées souvent contre leur grès de la vie sociale regroupées dans des institutions spécialisées en attendant la mort
[3] Importance fondamentale de déclencher cette révélation, qui nécessite quelque fois un médiateur artiste et/ou pédagogue ce processus se fait aussi à travers les nombreuses actions mise en place dans le projet que je décris.
[4] Un artiste que je présente régulièrement à l’intérieur de mes interventions et quelquefois mes performances, dans les projets participatifs que je mène.
[5] J’entends par peuple les gens sur lesquels s’exerce le pouvoir.
[6] Musicien majeur de l’histoire du jazz, sa musique est un cri de révolte et d’espoir.
[7] Étonnamment ami de Marcel Duchamp, ce compositeur n’a cessé de proposer une musique autre, comme moyen de confronter sa liberté à celle des autres… en ce sens il est proche de la pensée de Bakounine.
[8] Action qui se perpétue grâce au site les voix de Gilles Deleuze mit en place par certains de ses élèves.
[9] J’entend par recueillement la possibilité d’entrer en communion ou en réaction avec l’œuvre ce qui n’nécessite un état, il est fondamental d’essayer de le rendre possible…
[10] Un concept que j’ai aussi utilisé dans plusieurs de mes projets participatifs.
[1] Petite ville des Cévennes située à une trentaine de kms au nord d’Alès
[2] J’emploie ce terme pour définir des personnes retraitées, retirées souvent contre leur grès de la vie sociale regroupées dans des institutions spécialisées en attendant la mort
[3] Importance fondamentale de déclencher cette révélation, qui nécessite quelque fois un médiateur artiste et/ou pédagogue ce processus se fait aussi à travers les nombreuses actions mise en place dans le projet que je décris.
[4] Un artiste que je présente régulièrement à l’intérieur de mes interventions et quelquefois mes performances, dans les projets participatifs que je mène.
[5] J’entends par peuple les gens sur lesquels s’exerce le pouvoir.
[6] Musicien majeur de l’histoire du jazz, sa musique est un cri de révolte et d’espoir.
[7] Étonnamment ami de Marcel Duchamp, ce compositeur n’a cessé de proposer une musique autre, comme moyen de confronter sa liberté à celle des autres… en ce sens il est proche de la pensée de Bakounine.
[8] Action qui se perpétue grâce au site les voix de Gilles Deleuze mit en place par certains de ses élèves.
[9] J’entend par recueillement la possibilité d’entrer en communion ou en réaction avec l’œuvre ce qui n’nécessite un état, il est fondamental d’essayer de le rendre possible…
[10] Un concept que j’ai aussi utilisé dans plusieurs de mes projets participatifs.
